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Entorse cheville

Une entorse de la cheville est un étirement ou une déchirure ligamentaire survenant lors d'une torsion brutale de cette articulation.

On en recense près de 6 500 chaque jour aux urgences en France.

L’entorse de la cheville peut survenir dans un certain nombre de situations, les plus couramment rencontrées sont les traumatismes uniques par choc direct (par exemple dans le cas d’un coup de pied) ou indirect (lorsque l’articulation est trop sollicitée).

Ainsi, parmi les situations les plus à risque, on peut citer :

  • La pratique d’un sport, en particulier les sports de pivot ou de contact,
  • La marche ou la course sur un sol en mauvais état ou accidenté,
  • Le port de certaines chaussures (chaussures de sports inadaptées, port de talons hauts dans la vie quotidienne)

 

 

 

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On distingue trois grades de gravité de l’entorse :

Grade 1 : Il s’agit d’un étirement de l’un des faisceaux du ligament latéral externe (ou collatéral latéral). Au niveau des symptômes, la douleur et le gonflement (œdème) sont modérés. La mobilité de la cheville est préservée.

Grade 2 : On parle d’entorse de grade 2 lorsque l’un des faisceaux du ligament latéral externe est déchiré et qu’un autre faisceau est étiré ou rompu partiellement. Il n’y a donc pas de rupture complète du système ligamentaire. En matière de symptômes, on note :

  • Une douleur vive qui empêche l’appui sur le pied,
  • Une gêne fonctionnelle au niveau pied,
  • Une instabilité de la cheville,
  • Un gonflement (œdème)
  • Et une ecchymose (hématome) : c’est le signe qu’il y a saignement lié à la déchirure.


Grade 3 : L’entorse de grade 3 implique la rupture totale de deux ou trois des faisceaux du ligament latéral externe (ou collatéral latéral). Lorsqu’elle se produit, on entend un craquement et le ressentit d’une douleur vive voire violente est immédiate. Cette forte douleur peut parfois provoquer la perte de connaissance. En matières de signe clinique, on note une cheville totalement instable et une incapacité totale de mouvement.

Grades entorse cheville

 

 

POURQUOI UNE PRISE EN CHARGE PAR UN KINESITHERAPEUTE EST NECESSAIRE QUEL QUE SOIT LE GRADE DE L'ENTORSE DE LA CHEVILLE ? 

La récidive de l’entorse est élevée. Elle va jusqu’à atteindre 70% dans une population sportive. C’est le cas pour tous les grades d’entorse, même les plus bénignes. Lorsqu’elle n’est pas prise en charge, une entorse peut conduire à une instabilité chronique et/ou à une arthrose précoce.

Le kinésithérapeute saura évaluer de manière précise et prendre en charge les déficits fonctionnels associés à l’entorse. Son travail permettra de prévenir la récidive par une rééducation adaptée.

Un ligament rompu ne se « ressoudera » pas. En cas d’entorse de grade 3, une intervention chirurgicale peut donc être nécessaire. Le kinésithérapeute pourra toutefois favoriser une adaptation fonctionnelle musculo-tendineuse et assurera la rééducation post-opératoire.

La prise en charge d’une entorse par un professionnel de la rééducation doit être la plus précoce possible, quelque soit sa gravité.

 

EN QUOI CONSISTE LA PRISE EN CHARGE DE L'ENTORSE ?

Dans un premier temps, le kinésithérapeute effectue un bilan fonctionnel pour confirmer le type et la gravité de l’entorse, et s’assurer qu’il n’existe pas de lésions associées (fractures ou arrachement osseux).

Pour cette évaluation, le kinésithérapeute utilise les éléments suivants :

  • La capacité à se tenir en posture debout,
  • L’amplitude articulaire,
  • L’intensité de douleur ressentie,
  • Le niveau de l’inflammation par des éléments visuels comme la présence d’œdèmes ou d’hématomes.

Une fois ces éléments pris en compte, le kinésithérapeute peut établir un bilan général de l’entorse de cheville. Ce bilan déterminera sa stratégie de rééducation.

 

COMMENT SE DÉROULENT LES SÉANCES DE RÉÉDUCATION ?

Comme de nombreuses prises en charge, celle de l’entorse va comporter plusieurs phases :

  • Des mesures pour lutter contre l’œdème et la douleur : mobilisation passive et/ou physiothérapie pour réguler les schémas vasomoteurs.
  • Des techniques visant à regagner la mobilité des articulations lésées : mobilisation active passive, mobilisations spécifiques, postures, techniques de contracté-relâché et techniques de stretching
  • Des exercices de recrutement des muscles stabilisateurs de la cheville et du pied, excentrique et concentrique (en fonction des phases) pour suppléer les ligaments rompus
  • Des techniques de reprogrammation neuro-motrice qui permettent d’améliorer la stabilité : en effet, c’est là un élément essentiel de prévention des entorses de la cheville

La durée et le rythme des séances peuvent varier d’un patient à l’autre, et dépendent de l’évolution à partir du bilan initial. En moyenne, il faut compter entre 10 et 20 séances de kinésithérapie.

En général, on observe une évolution au bout de 6 semaines. Attention, il ne faut pas négliger une entorse : mal traitée, elle peut entraîner des séquelles : raideur, douleurs et instabilité, ce qui peut perturber une activité sportive, mais aussi l’activité quotidienne.

 

QUELS SONT LES PROTOCOLES PRECONISES DE L’ENTORSE DE LA CHEVILLE ET DU PIED ?

Le traitement de référence de l’entorse repose sur le protocole « POLICE »

P pour PROTECTION, à l’aide d’une attelle ou contention souple.

O et L pour OPTIMAL LOADING, ce qui consiste à adapter l’appui en fonction de la gêne fonctionnelle et de la douleur. L’appui pourra être totalement supprimé en cas de traumatisme grave et l’usage de cannes anglaises préconisé.

Le I pour ICE. Il est recommandé d’appliquer le glaçage de manière précoce, pendant 15 à 20 minutes pour limiter la douleur. Cette pratique est de plus en plus remise en cause par la littérature scientifique. En effet, si l’usage du froid à un intérêt sur le plan antalgique, sa surutilisation bloque le phénomène inflammatoire naturel, qui est une réponse de l’organisme nécessaire au processus de cicatrisation. C’est également pour cela que toute prise d’anti-inflammatoire sont vivement déconseillées les 48 premières heures qui suivent le traumatisme.

Des protocoles visant à remplacer l’usage du froid par des stratégies visant à maintenir une circulation sanguine optimale et propice à la cicatrisation sont en cours de validation. C’est le cas du protocole PEACE AND LOVE, suggéré par des professionnels de la Santé et du Sport où la V suggère des s’intéresser au système vasculaire de manière générale.

Le C pour Compression. Elle s’applique en cas d’atteinte musculaire, à l’aide de bandes souples afin de limiter le saignement.

Enfin le E pour Elevation. Il consiste à élever autant que possible le membre inférieur atteint afin de favoriser les mécanismes de retour veineux et lymphatiques.

 

EST-CE QUE LA PULSOTHERAPIE PEUT-ÊTRE PRECONISEE DANS LES STRATÉGIES DE RÉÉDUCATION DES ENTORSES DE CHEVILLE ?

La Pulsothérapie peut être intégrée au protocole de prise en charge de l’entorse de cheville.

Les Kinésithérapeutes équipés peuvent vous proposer la Pulsothérapie dans leur protocole de prise en charge. L’approche pourra être évolutive en ce qui concerne les protocoles utilisés.

Pour la phase initiale du traitement, les programmes se caractérisent par une stimulation très progressive et localisée sur la partie inférieure du dispositif pulsatile. Après un premier effet de décongestion, l’augmentation de l'activité circulatoire permet de réduire l'œdème, de réguler les processus inflammatoires et de favoriser la réparation tissulaire liée aux traumatismes subis lors d’accidents ou d’opérations des membres inférieurs ou supérieurs.

La Pulsothérapie pourra ensuite être utilisée à des fins plus générales de reconditionnement physique pour accompagner le travail en actif, accélérer la récupération et prévenir des douleurs résiduelles et/ou résistantes qui peuvent freiner la rééducation. Les programmes utilisés mobiliseront les différentes couches tissulaires, l’intensité des pulsations sera plus forte pour réduire les tensions les plus profondes et relancer les fonctions musculaires.

 

MOTS-CLEFS :

  • Mobilisation tissulaire localisée et précoce
  • Diminution des tensions musculaires
  • Aide pour retrouver l’autonomie fonctionnelle
  • Augmentation de l’activité circulatoire
  • Relance les fonctions musculaires
  • Réduction de l’œdème
  • Action anti-inflammatoire profonde
  • Amélioration du processus cicatriciel
  • Réduction de la raideur articulaire
  • Prévention de la fibrose et la raideur périarticulaire

 

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